Les vallées cévenoles je les connais, mes nombreuses randonnées m’ont permis d’en apprécier la diversité des paysages, de la végétation et des ambiances en fonction des saisons.
Ma famille est cévenole depuis plusieurs générations et mes grandes tantes étaient fileuses à St Jean du Gard dans la fameuse « Maison Rouge ».
Cette filature a marqué toute l’histoire des filatures de soie française. C’est sur ce site que fut aménagée la première filature industrielle grâce au procédé Gensoul. Maison Rouge fut aussi la dernière filature française en activité. Je me souviens également avoir accompagné mes élèves dans l’ancien musée des vallées cévenoles. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai suivi l’actualité de ce nouveau musée de St Jean…La visite de ce nouveau musée des vallées cévenoles dans le site de l’ancienne filature Maison Rouge était donc incontournable pour ces vacances scolaires ! C’est avec plaisir que nous avons découvert ou redécouvert les objets qui faisaient le quotidien de nos ancêtres.
En arrivant sur les lieux, difficile de passer devant le grand portail en fer forgé sans s’approcher pour y jeter un oeil… Dans la cour arborée, se trouve Maison Rouge, en arrière plan la grande cheminée en brique de 25 m. L’escalier à double révolution et les grandes baies caractéristiques des filatures en imposent. L’ensemble est magnifiquement restauré, le charme conservé avec beaucoup d’authenticité. Rien que le bâtiment vaut le coup d’oeil!
On accède au musée côté cour par le bel escalier ou par l’ascenseur. A l’intérieur un module contemporain en bois de châtaignier structure l’accueil et la boutique. Au travers les vitrages, j’aperçois l’architecture extérieure. Intérieur et extérieur, passé et présent se marient avec simplicité.
Je retrouve les objets et les pièces exposées dans l’ancien musée. Une multitude d’objet, d’outil de travail, de poterie et d’ustensile divers …sont maintenant restaurés et mis en valeur par le mobilier et l’éclairage. Il y a plus d’une vingtaine de salles, pour découvrir la vie quotidienne et rurale cévenole…
La vie agricole des Cévennes est évoquée à travers une succession de métiers comme la tonnellerie, l’apiculture, l’élevage.
Je m’attarde dans la salle du châtaignier. L’arbre à pain, comme on l’appelle ici, a profondément marqué l’identité cévenole. Ses fruits et ses feuilles ont nourri les hommes, son bois est l’un des matériaux de base de l’habitat et du quotidien : meubles, charpentes, ruches, paniers, futaille et colliers de mouton… En Cévennes le châtaignier est roi ! Je redécouvre aussi les fameux souliers à semelle de bois et pointes de fer permettant de décortiquer les châtaignes séchées dans les clèdes et ainsi obtenir « Lo Bajanat » que mon grand père aimait tant.
Les reconstitutions d’intérieurs dévoilent l’intimité des maisons, de nombreux souvenirs d’enfance remontent à la surface avec émotion. Je reconnais dans l’un des documentaires audiovisuel, Anaïs la céramiste que j’avais rencontré au Mas de Rouville l’année dernière.
Sa mère expose d’ailleurs ses œuvres tissées à Maison Rouge jusqu’au 2 septembre.
L’univers de la soie est installé sur tout un étage de l’ancienne filature. Toute l’histoire est là de la sériciculture, en passant par la production domestique jusqu’à l’industrialisation de la soie. Les grandes baies vitrées sont recouvertes de draperies sur lesquelles sont reproduites les activités liées à la soie : l’éducation du vers à soie, le décoconnage, la dévideuse de cocon…. L’immense salle abrite aussi une collection de machine impressionnante. La collection de bas de soie des Cévennes dont la réputation dépassait les frontières d’Europe est sublime.
Mon fils Julien a beaucoup aimé la collection de pièces anciennes et la partie concernant les animaux domestiques. Sabine c’est l ‘exposition temporaire de Marie Leclère qu’elle retiendra. Des œuvres originales mêlant soie et matériaux de récupération.
C’est depuis le jardin et le parking que l’on découvre la construction contemporaine qui abrite le musée. L’ensemble est en pierre sèche, accolé à la filature. Le canal du Péras qui servait à alimenter autrefois la filature a été restauré et traverse la nouvelle construction.
Je profite en fin de visite pour faire un tour à l’office de tourisme désormais installé dans le musée pour faire le plein d’info puis nous découvrons le salon de thé et l’éolienne dominant la rivière. Le point de vue y est formidable!
Infos pratiques :
MAISON ROUGE, Musée des vallées cévenoles
5 rue de l’industrie – 30270 – SAINT-JEAN-DU-GARD
T. 04 66 85 10 48 – www.maisonrouge-musee.fr
TOUS LES JOURS DE 11H À 18H
Entrée : 8€ / 4€ pour le musée et l’exposition temporaire.