Nichés sur les hauteurs de St Jean du Gard, dans un cadre absolument magnifique, se situent les ateliers d’Anaïs Leclere, céramiste et Matthias Pagnucco, coutelier et ferronnier d’art. J’avais rencontré le coutelier sur le marché de Saint Jean du Gard, mais aujourd’hui, j’ai envie de découvrir l’envers du décor et de partager un moment privilégié avec ces deux artistes discrets et talentueux.
Le rendez-vous est pris, me voilà sur la petite route qui mène au Mas de Rouville, avec ma femme Sabine et mes deux garçons curieux de découvrir le secrets de fabrication des beaux couteaux.
Le trajet permet déjà de profiter pleinement des paysages cévenols et d’accéder à un point de vue imprenable sur le pont des Abarines. Je dégaine mon appareil et le cliché est dans la boîte. En arrivant au Mas de Rouville, nous sommes sous le charme de ce lieu perdu au milieu de la nature. Les artistes nous accueillent devant leur chalet en bois, dans lequel sont exposés la production en grès et en porcelaine d’Anaïs et les couteaux de Mathias.
Un rapide échange autour des pièces finies et nous voilà au commencement, dans l’univers de Matthias.
Le jeune homme a plusieurs cordes à son arc… il est artisan forgeron, ferronnier et coutelier.
Il nous présente d’abord la partie ferronnerie et ses nombreux outils qu’il utilise pour réaliser sur mesure les projets de ses clients. Chaque réalisation demande des heures de travail et beaucoup de savoir-faire pour arriver au résultat souhaité. Axel et Julien sont impressionnés.
Sur un des murs, je vois un tableau noir et des formules qui ressemblent à un exercice de maths ! L’artisan d’art m’explique qu’avant de se lancer dans la création, il réalise quelques croquis…
Il nous présente ensuite l’espace dans lequel il fabrique ses différents couteaux et nous explique avec beaucoup de précisions les étapes de fabrication.
Sa passion pour son métier l’a conduit à proposer des stages. Ses apprentis d’un jour (ou deux, ou une semaine selon la formule choisie) découvrent comment du dessin du couteau, à la réalisation de la forge, on arrive au traitement thermique, au polissage jusqu’au façonnage du manche. Je n’aurai pas imaginé avoir la possibilité de réaliser moi-même mon couteau je garde donc l’idée en tête.
On change ensuite d’espace pour entrer dans l’intimité de l’atelier d’Anaïs Leclere. La céramiste nous présente des théières et des bols “crus” qu’elle façonne sur le tour et qui sèchent plusieurs jours sur les étagères en attendant le moment stratégique de la cuisson. Je sens que Julien a envie de mettre les mains dans la terre !
Elle consacre une grande partie de son travail à l’Art de la Table mais quelques bijoux et clochettes trouvent leurs places sur les étagères.
La jeune femme est spécialisée dans le gré et la porcelaine et nous explique les spécificités de chacune des matières. Anaïs fait sa propre cuisine pour réaliser ses émaux et réalise uniquement des pièces uniques.
La parfaite maîtrise de cette technique lui permet aujourd’hui d’obtenir des créations d’une grande finesse.
Plus d’infos sur les ateliers : www.yazmattforge.com
Il est l’heure maintenant pour nous de repartir, après un dernier regard vers les Cévennes, nous apercevons quelques lamas…(si..si) et des chèvres en contre bas. Nous apprenons que le frère d’Anaïs est producteur de Pélardons…. Finalement on va peut être rester encore un peu 😉